Football – Régional 2 : Ali Kaddouri, l’homme qui a redonné vie à l’USM Montargis
- legatinaissports
- 15 avr.
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C’est l’homme de la situation. Celui qui, l’espace d’un temps record, a réussi à mettre la locomotive sur les bons rails. Arrivé sur le banc de l’USM Montargis fin décembre 2024, l’entraîneur de 51 ans a su sortir son équipe d’un sérieux danger, celui qui l’aurait très certainement expédié au fin fond du précipice en Régional 2 (poule B). Depuis son installation, Ali Kaddouri a enchaîné les bons résultats au sein du club montargois. Désormais, ses joueurs orientent leur regard sur un nouvel objectif : jouer la montée à fond. Par Lyes Baloul.
Un ouf de soulagement. Puis, un cri de joie. Les joueurs de l’USM Montargis venaient, ce dimanche 13 avril, de s’imposer, à domicile, face à l’ES Trouy (2-1). Mais que ce fut dur pour les poulains d’Ali Kaddouri ! « On a joué face à une très bonne équipe, avec des intentions de montée en R1 », décortique le technicien local. Menés avant de remettre les pendules à l’heure juste avant la pause (1-1), les Montargois parvenaient à prendre l’avantage à la 70e minute (2-1). Et ce fut le début des souffrances. « On a longtemps subi. Mes joueurs ont paniqué. Si Trouy avait égalisé, cela n’aurait certainement pas été scandaleux. Mais mon équipe a fait preuve de résistance, de combativité jusqu’au bout. Je salue l’état d’esprit de mon groupe. L’envie de gagner ce match-là était très manifeste ». Les chiffres sont expressifs. Les jaune et bleu n’ont pas concédé la moindre défaite depuis sept matches. Cinq victoires, deux nuls, tel est le bilan des Montargois depuis le mois de février. « On a freiné l’hémorragie. Une satisfaction » appuie Ali Kaddouri.
« J’ai récupéré une équipe abattue. Il fallait remobiliser les troupes ». Ali Kaddouri.
Après la décision de Xavier Beaumel de rendre le tablier, en décembre dernier, Ali Kaddouri, déjà au club depuis trois mois où il s’occupait des jeunes, a accepté le challenge proposé par Cyril Martini, le président. « J’ai récupéré une équipe abattue, avant-dernière au classement (poule B, R2). Il fallait remobiliser les troupes. Au fil des matches, l’équipe s’est adaptée à des changements. J’ai une certaine exigence avec mes joueurs. C’est ma façon de gérer les situations. J’ai épluché en équipe réserve (R3), procédé à des essais, mis en place de la concurrence. Il fallait que les choses évoluent, changent. Il y avait réellement urgence. La direction ne voulait sûrement pas entendre parler de descente. C’est impensable pour le club, pour son histoire. Je tiens à souligner le soutien du président (Cyril Martini) et de tout l’encadrement du club ».
« Le spectacle sur le terrain, c’est bien, mais les victoires, c’est encore mieux »
La mayonnaise a vite pris. L’USM Montargis version Kaddouri s’est littéralement métamorphosée. « Dans mes causeries avec mes joueurs, je leur répète que ce sont eux les acteurs. Qu’ils possèdent les clés du changement. Ils ont compris, adhéré à mes méthodes. Il fallait provoquer le déclic, marquer des points en décrochant des résultats. Le spectacle sur le terrain, c’est bien, mais les victoires, c’est encore mieux. Il y a vraiment urgence à prendre des points pour sauver le club. Peu importe la manière. Seuls les résultats comptent ». Pourtant, le coach montargois ne disposait guère d’une multitude de choix. « Je n’ai pas un gros réservoir. Je suis obligé de composer avec les moyens du bord. Mon groupe manque d’expérience. Mais malgré ces difficultés, j’ai des joueurs qui en veulent. La motivation est là. La solidarité collective, aussi. Ce sont des joueurs qui savent ce qu’ils veulent. Ils savent qu’ils ont des arguments. Ce facteur jeunesse apporte un peu de folie. Ça surprend. Mes joueurs ont souvent su inverser des situations sur des matches alors qu’ils étaient menés au départ. C’est tout l’état d’esprit, la force du caractère d’un groupe qui refuse de baisser les bras », constate l’ancien entraîneur de l’Entente Bagneaux-Nemours et de Montereau.
Des amendes sur les retards, de la rigueur, de la discipline...
L’effet Kaddouri, c’est plus qu’une évidence. Un constat irrécusable. « Je le dis aux joueurs. Personne n’est indispensable, mais tout le monde est important. J’exige de l’intensité aux entraînements. De la rigueur, de la discipline. J’ai instauré un système d’amendes aux joueurs retardataires aux entraînements. J’ai resserré la vis. Il n’y a pas de joueurs privilégiés que d’autres. Tout le monde est logé à la même enseigne. De la fermeté, j’y tiens ». L’entraîneur de Montargis ne le cache pas. « Mes joueurs, je les mets en confiance. Le but est qu’ils prennent plaisir sur le terrain. Chacun connaît son rôle. Je passe mon temps avec eux. Je donne tout pour eux. Et je ne leur demande qu’une chose. Qu’ils me le rendent sur le terrain. Il existe un rapport de confiance entre moi et l’ensemble de mon équipe. C’est très important », considère Ali Kaddouri.
« On veut finir en feu d’artifice »
Sauf catastrophe, le maintien en Régional 2 ne devrait pas échapper à l’USM Montargis. Mieux, c’est la montée qui trotte désormais dans la tête des Montargois. « Notre premier objectif, le maintien, est presque acté. Maintenant, on va s’attaquer à un deuxième objectif. Viser la plus haute marche au classement », cède Ali Kaddouri. À quatre journées de la clôture de l’exercice 2025 – 2026, Montargis pointe à la 4e place (28 points), derrière Trouy (3e, 31 pts), la réserve d’Avoine/Chinon (2e, 31 pts) ainsi que Fleury, le leader (37 points). Il y aura une voire fort probablement deux montées en R1. « Nous n’avons rien à perdre. On jouera le coup à fond. Montargis peut postuler à la montée. Les joueurs y croient. On veut finir en feu d'artifice ». Ce serait un exploit miraculeux !
Matches à venir.
27 avril : Montargis – Châteauneuf (2), 15 heures, à Montargis.
4 mai : Montargis – Mer, 15 heures, à Montargis.
11 mai : Saint-Pryvé/Saint-Hilaire (2) – Montargis, à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin.
25 mai : Montargis – Fleury, 15 heures, à Montargis.